Babacar Gueye est le premier président du Conseil départemental de Keur Massar. Élu le 23 janvier 2022 sous les couleurs de la coalition Yewwi Askan Wi par des électeurs plus matures que leurs dirigeants, le fidèle militant du Parti pour l’Unité et le Rassemblement écrit une des plus belles pages politiques de l’histoire du département. Il laisse ainsi la craie pour quelques années.
Né et grandi à Pikine, Babacar Gueye a fréquenté l’école 17 pour le cycle primaire et le CEM Cheikh Anta Mbacké, Ex Canada, jusqu’à l’obtention du diplôme de BFEM. c’est au lycée Seydina Limamoulaye qu’il a reçu son premier diplôme universitaire, Baccalauréat série D.
Après quelques années d’études à l’université, il réussit le concours d’entrée à l’École Normale Supérieure en 1995 pour une formation de deux ans en enseignement pour devenir professeur de mathématiques.
Le premier président du Conseil départemental promet de faire tous pour le développement durable avec son premier partenaire, l’Etat.
Vous êtes le président du Conseil départemental de Keur Massar, comment analysez-vous les résultats du scrutin du 23 janvier dernier qui ont conduit à votre élection ?
Je rends grâce à Dieu et je le remercie. Je remercie également mon guide et mon président, le président du PUR (Parti de l’Unité et du Rassemblement), Serigne Mouhamadou Moustapha Sy qui m’a choisi pour être le candidat du parti à la candidature. Ensuite, la conférence des leaders de la coalition Yewwi Askan Wi m’a désigné et m’a confirmé pour être le candidat de la coalition à la présidence du conseil départemental.
Nous avons battu campagne comme tous les candidats et tenu un discours pour présenter un programme aux Massarois. Convaincus, ils m’ont choisi pour être leur président pour les cinq prochaines années.
Ce sont des élections qui sont extrêmement importantes. D’abord pour Keur Massar qui élu son président du Conseil départemental pour la première fois. Ensuite du point de vu du contexte politique. Parce que nous préparons les législatives et les présidentielles de 2024.
Ces élections (ndlr : municipales), sont des primaires comme a l’habitude de dire le Président Ousmane Sonko pour les élections présidentielles de 2024. Nous pouvons dire qu’elles constituent un signal très fort à l’endroit du régime qui a commis beaucoup d’erreurs et créé beaucoup de problèmes aux sénégalais. J’espère qu’ils vont essayer de se ressaisir.
Ces élections montrent également la maturité du peuple sénégalais. J’ai constaté que les électeurs sont plus murent et plus matures que ceux qui les dirigent.
Tous les dirigeants de ce pays doivent tirer des leçons parce que nous avons un peuple mûr qui a l’habitude d’élire ses dirigeants. Les gens ont essayé de faire tout, gaspillé beaucoup d’argent mais on se rend compte que le peuple est très serein et très mûr. Au moment de prendre la décision, il prendra la décision idéale pour l’avenir du pays. Donc c’est un peuple qu’on ne peut pas tromper. On a essayé de le tromper mais on s’est rendu compte que c’est un peuple qui est très responsable et très mur.
Vous êtes élu par des électeurs matures, est-ce que vous n’aurez pas de difficultés pour gérer le département ?
Par rapport à leur maturité, pas du tout. Sauf si j’essaye de les tromper. En ce moment-là, j’aurai des problèmes. Si je me fixe comme objectif, le développement de Keur Massar et j’essaye de tout faire dans les règles de l’art, dans le respect de la loi et de travailler pour le développement de Keur Massar, à coup sûr, je n’aurai pas de problèmes.
Quelles sont vos priorités pour le développement de Keur Massar ?
Ici tout est priorité. Parce que c’est un nouveau département. Les défis sont énormes. Ils sont à la fois sécuritaires, sanitaires, éducatifs, environnementaux et scientifiques. Etc.
Tout est à construire, parce que nous avons un nouveau département où il n’y a rien. C’est pourquoi notre responsabilité est lourde et les populations attendent beaucoup de choses de nous. C’est un nouveau département et c’est à nous de poser les bases d’un développement durable et c’est pourquoi notre responsabilité est énorme et nous en sommes conscients.
A propos des inondations, qu’est-ce que vous proposez pour soulager les populations de Keur Massar ?
La question des inondations est une question qui est de la responsabilité de l’État. C’est une compétence étatique. Mais nous ne laisserons pas les bras croisés parce que nous sommes élus pour ça. Il y a déjà des actions qui sont menées à travers des PROGEP I (ndlr : Projet de Gestion des Eaux pluviales et d’adaptation au changement climatique) et PROGEP II à Keur Massar. C’est pourquoi, cette année, les inondations ne sont pas très graves par rapport à l’année dernière.
Nous comptons améliorer et entretenir le réseau qui est déjà sur place pour éviter des inondations. Ainsi l’acte III de la décentralisation nous permet d’avoir des partenaires à travers des PPP ou d’autres formes de coopérations décentralisées pour essayer d’améliorer le réseau d’assainissement pour évacuer les eaux pluviales afin d’éviter ces inondations.
Nous pouvons avoir des partenaires qui viendront ici pour nous aider à améliorer notre réseau d’assainissement et cela nous permettra véritablement de diminuer les impacts des inondations. Nous comptons le faire et l’État sera notre premier partenaire.
Étant dans l’opposition, est-ce que vous n’aurez pas de soucis pour travailler avec l’État ?
Je ne le crois pas. Si nous avons un État responsable, je ne crois pas qu’on aurait des problèmes. Pourquoi avoir des problèmes ? Parce que simplement nous sommes dans l’opposition ?
L’État travaille pour les populations et nous travaillons également pour elles. Tout ce que nous faisons, c’est dans l’intérêt des populations.
Je pense que nous avons un État responsable. Le moment venu, l’État va faire ce qu’il doit faire et nous, ce que nous devons faire. Et tout dans l’intérêt des populations.
Vous êtes à la tête d’un département qui n’a rien, selon vous, comment comptez-vous mobiliser des ressources financières pour le fonctionnement et les investissements ?
Pour le département, les principaux fonds proviennent de l’État. C’est-à-dire des fonds de dotations et de concours. Ce sont ces fonds, que l’État va nous allouer en tant que département, qui vont constituer notre budget. Contrairement aux mairies qui font des recouvrements à travers des taxes et autres ressources.
Nous avons aussi la possibilité de chercher et de trouver des partenaires nationaux ou à l’étranger pour faire des réalisations pour le département de Keur Massar.
Keur Massar Actu